Une nouvelle ère d’atrocités s’est installée au Burkina Faso depuis janvier 2016. La psychose,
les exactions de toutes natures, les tortures, les humiliations, les dégâts divers, les pertes en
vies humaines, etc. n’ont cessé d’envenimer le quotidien des Burkinabè depuis lors. En 2019,
un nouveau corollaire de cette calamité apparut : il s’agit du déplacement en masse des
populations fuyant toutes ces atrocités et leur installation dans des villes plus sécurisées à
l’intérieur du pays. Appelées personnes déplacées internes (PDI), leur nombre n’a cessé de
croître. Au départ sporadique dans les villes de Kaya, de Ouagadougou, de Ouahigouya, de
Fada en environnant, en mars 2022, toutes les treize régions regorgent des sites d’accueil des
PDI. La situation à la date du 31 janvier 2022 se présente comme suit selon le SP/CONASUR :
1 741 655 PDI réparties en 53% de femmes (917 815) et 47% d’hommes (823 840).
Un accroissement de 10,23% par rapport au mois précédent (31/12/2021) est enregistré.
A la date où cette note de conjoncture est rédigée, les déplacements se poursuivent pour les mêmes causes et avec la nouveauté de la destruction de tous les points d’eau des villages déguerpis et le saccage des installations d’électricité. La répression de ces exactions par les FDS et les auxiliaires (VDP) portent ses fruits. Du 15 au 28 février 2022, l’opération YAABTENGA 1 au Centre Nord a permis de sécuriser 5 villages et d’encadrer le retour des PDI dans leur village de départ.La situation de ces PDIs au 28 février 2022 a connu un accroissement significatif mais moins important que l’accroissement au 31 janvier 2022.